vendredi 25 janvier 2013

L’attractivité d’une destination ne compte que pour 4 % pour choisir un lieu de congrès.

25/1/13 – A l’heure où les élus de l’agglomération cherchent à développer une stratégie de tourisme d’affaires , une recherche réalisée en 2011 aux Etats-Unis démontre que l’attractivité de la destination ne compte que pour 4.41 % dans le processus de décision de participants.

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Aux Etats-Unis comme en Europe, la conquête du marché des congrès (MICE) est souvent un objectif pour les destinations qui cherchent à optimiser le taux d’occupation des hôtels et augmenter le montant de dépenses moyen des personnes séjournant dans les localités touristiques jouissant d’un cadre de vie agréable. Cependant la concurrence est devenue plus forte et plus complexe (Palmer 2011). L’existence d’une offre de plus en plus abondante y compris celle des pays émergents en est l’une des causes. D’autre part les effets de la crise, des réductions des coûts et d’une perception de plus en plus négative des déplacements du personnel des entreprises s’est instaurée dans les entreprises surtout lorsqu’il s’agit d’aller séjourner dans des lieux attractifs contribuent à accroitre les difficultés. Pour les Etats-Unis, le montant des annulations au cours des deux premiers mois de 2009 s’est élevé à un milliard de dollars (Vincent 2009).

Dans ces conditions, il devient de plus en plus vital pour les opérateurs des centres de congrès de connaitre avec précisions les motivations des congressistes afin de pouvoir trouver des arguments de mise en marché percutants. C’est précisément l’objet d’une étude que vient de conduire une équipe de chercheurs du W.F. Harrab College of Hotel Admnistration de l’Université du Nevada-Las Vegas sous la direction de Sarah TANFORD avec Rhonda MONTGOMERY et Katheleen B. NELSON en 2011 à l’occasion d’un congrès de 7000 personnes qui leur a permis de conduire 183 interviews fouillés. Comme pour tout papier universitaire, les auteurs ont préparé leurs interviews en s’appuyant sur une revue exhaustive de la littérature qui les a conduits à retenir 26 attributs essentiellement issus des recherches précédentes de Yoo & Chon (2008). Les interviews réalisées pour cette étude comportaient trois grands axes :

· l’étude des motivations pour participer à un évènement de ce type,

· le degré de satisfaction face aux attentes initiales

· et enfin des mesures de la fidélité

Les deux premiers axes reprenaient les attributs de Yoo & Chon (2008) classés en cinq catégories regroupant les 26 attributs retenus :

1. Stimuli procurés par l’attrait de la destination

2. La qualité des opportunités professionnelles et de maintenir ou développer son réseau

3. La possibilité d’accroitre ses connaissances

4. Les conditions d’hygiène et de sécurité

5. Les contraintes liées aux voyages (temps, coûts et situation financière personnelle)

Pour ce billet, je ne reprends que les résultats de l’analyse des motivations qui peuvent être pris en compte par les porteurs de projets de centres de congrès. Les lecteurs curieux pourront prendre connaissance de l’ensemble des résultats le lecteur pourra obtenir l’intégralité du papier publié dans le « Journal of convention & event tourism » d’octobre-décembre 2012 disponible en ligne.

Dans l’ordre d’importance ils ont obtenu les scores suivants :

Programme de l’évènement

14.68 %

Coûts

10.77 %

Maintenir et développer son réseau

7.20 %

Activités externes (Visites de la région, rencontres avec des amis, rechercher un emploi)

6.84 %

Attractivité de la destination, son accès et l’hôtellerie

4.41 %

Sans surprise le premier critère reste celui de l’intérêt professionnel du congrès (14.68 %) suivi de celui des coûts (10.77%). L’attractivité de la destination n’entre que pour 4.41 % dans le panel des attributs de la motivation de congressistes.


Palmer, B (2011). Perfect attendance. PCMA Convene. Article publié sur http://content.yudu.com/A1xbxw/ConveneSept2011/resources/3.htm

Tandford S, Montgomery R, Nelson K (2012). Factors that influence attendance, satisfaction and loyalty for conventions.  Journal of convention & event tourism 13:290-318 - 2012

Vincent, R (2009). Corporate travel is in retreat, thanks to AIG, Los Angeles Times, April 7, article publié sur http://articles.latimes.com/print/2009/apr/07/business/fi-resorts7

Yoo, J.J., & Chon, K. (2008). Factors affecting convention participation decision-making: developing a measurement scale. Journal of Travel research, 47(1) 113-122

mercredi 23 janvier 2013

Les recommandations de la Cour des Comptes “MARCHE DU TRAVAIL : FACE A UN CHOMAGE ELEVE, MIEUX CIBLER LES POLITIQUES”

 

23/1/13 - Avec 13.7 milliards de déficits cumulés et une prévision de 5 milliards supplémentaires pour l’année 2013 du régime des assurances chômage les experts de la Cour des Comptes se sont penchés sur le cas de ce patient qui dans la foulée de tous les maux liés à la crise économique se trouve également dans une situation délicate.

La Cour des comptes vient donc de rendre les résultats de son analyse avec une série de mesure faisant l’objet d’un rapport de 170 pages. On peut comprendre que les mesures proposées sont avant tout d’ordre financier. Mais ne ferions pas une erreur en réduisant les indemnités et en accablant encore un peu plus les personnes qui se voient privées d’emploi ? Pour la très grande majorité, elles subissent cette situation qui a souvent des répercussions qui vont bien au-delà de la situation budgétaire des familles.

Je peux admettre que cette mesure peut inciter un faible pourcentage à accepter un nouvel emploi, mais globalement cela ne changera pas la situation du pays car au-delà du déficit de l’assurance chômage, le vrai problème est que les postes de travail se font de plus en plus rares. Je crois beaucoup plus à des mesures de chômage partiel qui m’apparaissent comme plus « égalitaires ». C’est ce que les experts de la Cour des comptes appellent la flexibilité interne en comparant la situation de la France à celle de l’Allemagne où les syndicats ont une attitude beaucoup plus consensuelle en ce domaine. Ainsi, il n’y avait que 250'000 personnes concernées des mesures de chômage partiel en France en 2009 contre 1.5 million en Allemagne. Pour une entreprise de 60'000 personnes, en lieu et place de faire un wagon de licenciements de 15'000 personnes soit plus de 20% des effectifs (et bien souvent les plus âgés), les partenaires sociaux devraient pouvoir accepter une baisse généralisée des salaires de l’entreprise de 20 % et ainsi de garder tout le monde. Dans le même temps, les actionnaires et dirigeants de l’entreprise doivent également faire un effort à la mesure de celui fait par leurs salariés. En revanche, la charge financière pour les entreprises devrait être revue afin d’être alignée sur le modèle allemand qui est deux fois moins couteux.

1.1 De la réduction des indemnités

Selon le rapport, le taux de remplacement net selon le salaire de référence oscillerait entre 66.4% et 78.7 % en France. Je ne comprends pas pourquoi le taux de 57,4% pour les salaires les plus élevés n’est pas évoqué. Car pour un cadre, c’est ce taux qui est appliqué, le rapport le mentionne effectivement.

Ces pourcentages tiennent compte de certaines prestations sociales mais de toute évidence pas de celles que le salarié perd en quittant l’entreprise pour laquelle il s’est dévoué souvent pendant de nombreuses années. Ainsi, un cadre au chômage peut dire adieux à sa voiture de fonction, ses stock-options, sa mutuelle et quelques autres avantages dont il bénéficiait.

Pour les niveaux d’indemnisation les plus élevés, les rédacteurs de ce rapport proposent de mettre en place un taux de remplacement décroissant des prestations de l’assurance chômage. Cibler les cadres et les salariés les plus anciens (souvent des séniors) me semble être une action inadaptée. Rappelons que le nombre de postes disponibles pour un cadre ou un sénior est bien moins élevé que pour celui d’un salarié ayant un salaire médian. La mise en œuvre de cette mesure risque d’accroitre encore plus la misère sociale des plus âgés qui licenciés après 50 ans ont énormément de mal à retrouver une situation. Si on tient compte de l’allongement de la durée de cotisation et du travail requis pour équilibrer les régimes de retraite, cette mesure serait une double peine pour cette population. Par ailleurs l’adoption de cette mesure risque de priver l’UNEDIC de ressources. Car en cas de coupe drastique des indemnités, un système d’assurance privée se mettrait immédiatement en place et serait inévitablement financé au moins en partie (50 %) par les entreprises. En sachant que les cadres cotisent plus et sont moins exposés au chômage, seule une étude un peu plus approfondie permettrait de vérifier l’intérêt d’une telle mesure.

1.2 La formation des chômeurs

Je partage l’analyse de la Cour des comptes car il me semble que Pôle Emploi utilise trop souvent cet outil pour sortir des demandeurs d’emplois des statistiques tout en leur permettant d’être mieux payé et d’allonger leur période de droits. Mais en finalité, ces formations leurs permettent-elles vraiment de trouver un nouvel employeur ? J’ai également noté que les experts de la Cour des comptes ne proposent pas de conditionner le versement des indemnités à un engagement à suivre une formation. Au contraire, ils suggèrent que les actions soient mieux ciblées sur les populations qui ont un réel besoin en ce domaine. C’est appréciable.

1.3 Les conventions bilatérales

L’impact est sans doute trop faible pour que cela soit visible de Paris, mais il faut rappeler à l’UNEDIC que la convention bilatérale prévoit  un reversement des salaires des frontaliers licenciés. Ce taux étant un minimum (sous réserve de vérification). En ce qui concerne la Haute-Savoie, ces reversement n’auraient commencés qu’à partir de juillet 2012 et ceci au taux planché. Une négociation devrait pouvoir permettre d’augmenter ce taux d’autant que notre département fourni plus de 60’000 salariés souvent très bien formés à l’économie helvétique.

1.4 Les intermittents du spectacle

Voilà un sujet que je ne maitrise pas du tout. Je ne dirai donc rien sauf de constater que le déficit annuel de cette catégorie s’élève à 1 milliard au profit de 3% des demandeurs d’emplois


Si vous souhaitez lire le rapport ou sa synthèse vous pouvez vous rendre sur leur site :

http://www.ccomptes.fr/Actualites/A-la-une/Marche-du-travail-face-a-un-chomage-eleve-mieux-cibler-les-politiques

lundi 21 janvier 2013

ANNECY à 3h de Paris en TGV en 2018 ?

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photo : F. Lafrasse

20/1/13 - A l’occasion du traditionnel petit-déjeuner du samedi matin à l’UMP, Bernard Accoyer est venu tester l’initiative qu’il vient de prendre pour accélérer les liaisons ferroviaires entre Annecy et Paris.

Une initiative bienvenue à l’heure où la compagnie aérienne Chalair bat de l’aile et envisage de stopper la desserte de notre département. La structure de notre pays contraint tous les acteurs économiques de se rendre régulièrement à Paris et nous le soulignions dans le rapport pour le développement de l’économie numérique en Pays de Savoie, le rapprochement temporel de la capitale est un critère très important pour que cette économie comme les autres puissent se développer aux pieds des Alpes. Ceci est également particulièrement important pour le développement d’une stratégie de tourisme d’affaires. Un intervenant ou un congressiste (même s’il peut être souhaitable qu’il reste quelques jours dans notre ville) doit pouvoir faire un aller-retour dans la journée.

Cette initiative est donc bienvenue, espérons que son financement puisse être trouvé dans le cadre d’un plan Etat/Région ou de toute autre formule. Ainsi, une étude de marché devrait aussi démontrer à la SNCF que sans augmenter de manière significative ses tarifs, la compagnie pourrait en cas de réduction des temps de trajets pouvoir observer un accroissement notable du nombre de passagers. Par ailleurs le contenu de cette initiative doit être repris dans le plan ANNECY 2030 actuellement à l’étude à la C2A

mercredi 9 janvier 2013

Nomination de Pierre-Jean Benghozi membre du collège de l'ARCEP

 

image9/1/13 - Le mandat de membre du collège de l’ARCEP exercé par Denis Rapone vient de prendre fin. Le Président du Sénat, Jean-Pierre Bel, a nommé ce jour pour lui succéder Pierre-Jean Benghozi.

Né le 28 avril 1956, polytechnicien, directeur de recherche au CNRS, Pierre-Jean Benghozi est professeur à l’École polytechnique où il dirige le pôle de recherche en économie et gestion. Il y est aussi responsable de la chaire innovation et régulation des services numériques.

Pierre-Jean Benghozi est l’auteur de nombreuses publications qui portent en particulier sur ses travaux consacrés au développement et à l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les grandes organisations. Enseignant dans plusieurs grandes universités françaises et étrangères, il intervient également comme expert auprès d’administrations publiques et d’entreprises privées.

Mais la principale raison pour laquelle je relaye cette information tient au fait que Pierre-Jean est également directeur scientifique d’e-Sens et des formations Stratégie Marketing, Communication & e-business d’HEC Genève avec lesquels je collabore dans le cadre du club des mentors où Jean-Marie GOMILA, un autre annécien siège.  Félicitations au Président du Sénat qui a choisi un véritable connaisseur de l’économie numérique.

mardi 8 janvier 2013

Quand l'individu devient une marque

8/1/13 Etant membre du groupe des mentors pour les formations Stratégie marketing et e-business  d’HEC Genève (*), j’ai le plaisir de partager avec vous un dossier produit par les étudiant sur le thème de “Quand l’individu devient une marque”. Un sujet qui devrait intéresser de nombreux candidats aux prochaines élections françaises. Car qui mieux qu’un homme politique, un sportif, un artiste peut-il être considéré comme une marque ? Vous pouvez cliquer sur le lien pour découvrir ce dossier dont je reproduit l’édito ci-dessous.

Par ailleurs, notez que Pierre CHAPPAZ animera le 16 janvier prochain à Genève un débat sur un thème proche de la réflexion conduite par les étudiants : "l'influence des réseaux sociaux en politique". Fort de son expérience lors de sa campagne pour les législatives, il a “découvert” (comme si il ne la connaissait pas ? ) “la puissance des réseaux sociaux qui lui ont permis d'atteindre un score égal à celui des partis établis, alors qu’ils étaient peu connus.” Dommage que je sois indisponible car, en plus de Pierre, le panel des intervenants est remarquable. Pour 100 CHF, je pense que vous ne serez pas déçus. Pour les inscriptions c’est ici

(* ) DAS en Stratégie Marketing, Communication & e-business ; CAS en Stratégie Marketing ; CAS en e-business & e-communication


Pour vous mijoter une bonne image sur le Web, munissez-vous de quelques ustensiles et ingrédients essentiels et suivez ces instructions :

Découpez vos informations personnelles en fines tranches. Passez-les à l'emporte-pièce des réseaux sociaux. Séparez vos connaissances personnelles et professionnelles. Faites revenir vos anciens amis à feu doux et ajoutez-y vos contacts actuels.

Préparez un blog bien frais et de bonne qualité. Veillez à trouver le bon moule Facebook, LinkedIn, Twitter et à l'assaisonner de vos meilleurs profils. Mitonnez le tout sur le Web et vérifiez tous les jours la cuisson de votre e-identité.

Faites déguster quotidiennement votre marque à votre réseau avec modération. Récoltez des recommandations et gagnez en réputation auprès des grands chefs étoilés.

Voici la délicieuse recette du e-personal branding sur le long terme…

Et pour lire la suite, allez sur le site d’e-Sens : http://e-sens.ch/dossiers/20122013/quand-lindividu-devient-une-marque-novembre-2012/edito.html 

Source image:

La boîte verte, [en ligne], 2010, http://www.laboiteverte.fr/un-homme-a-feuilleter/, [consulté le 10 novembre 2012]